Un drapeau peut-il en cacher un autre ?
La question d’obliger les mairies à faire flotter les drapeaux français et européen a eu le mérite de me faire découvrir qu’il n’y avait dans la chose aucune obligation.
J’avoue en avoir été consterné pour ce qui concerne le drapeau de notre belle République ; pour le second, celui de l’Europe, j’avoue tout autant m’être interrogé.
Si nous sommes tous ou presque européens, faire claquer à la hampe municipale les pacifiques étoiles fait effectivement poser question. De quelle Europe parle-t-on ? Quelles sont ses valeurs ? L’institution a-t-elle un sens pour les Chanceladaises et Chanceladais ?
La boîte de Pandore est ainsi ouverte contenant les graines du débat que devraient naturellement entretenir chaque citoyenne et citoyen.
Ainsi, en préambule, cette obligation imposerait l’adhésion à cette Europe encore balbutiante, témoignage d’une technocratie en col blanc et d’une dilution de notre identité nationale déjà soumise à bien des contradictions.
Nous avons hissé, dès notre arrivée, le drapeau occitan qui entretient notre longue et solide histoire commune de grande proximité à l’heure de la mondialisation.
Nous avons hissé, par nos sentiments humanistes, le drapeau Ukrainien pour un temps qui s’allonge.
Sur ces deux drapeaux, aucune obligation, seulement une sorte d’évidence.
De ce débat parlementaire d’où sont exempts les élus locaux, et surtout les citoyens, pourrait-il tout autant se prolonger sur nos monuments aux morts ?
Mes questions, sans réponse claires, se résument en une : un drapeau peut-il en cacher un autre ?
Pascal Serre
