José Dupré
Le Cathare de La Clavellerie
L’homme était un secret à lui seul, un ermite de la pensée humaine, un chercheur dans la nuit dans laquelle il cherchait les étoiles d’une connaissance de l’absolu. José Dupré, avait fait de La Clavellerie une sorte de Mont Athos chanceladais, entre la théosophie et le catharisme, sources inépuisables de sa quête intime. Comme il l’avait joliment écrit : « c’est dans l’obscurité que je cherche la lumière. »
José Dupré a inscrit son destin dans une liberté intérieure qui est une ascèse de l’esprit, ouvert à tous les paradigmes. Né en Périgord, promis à une belle carrière dans la recherche pétrolière, il se tournera vers l’enseignement avant de se « réfugier » à Chancelade, avec son épouse, dans sa grotte de La Clavellerie qui rime si bien avec Chevalerie.
En 1957, à la suite d’une lecture de Pierre Lecomte du Noüy, il remet en question le paradigme scientiste mécaniciste. José Dupré va alors entreprendre, à titre personnel, des études en sciences humaines, et en histoire.
Après un premier séjour à Montségur (Ariège), à l’été 1961, il rencontre Déodat Roché dans son hermitage des Hautes-Corbières. Leur proche et amicale collaboration commence immédiatement et se poursuivra jusqu’en 1970.
Au cours des années 1960, il est l’un des trois plus proches responsables des “Etudes Cathares” auprès du fondateur, particulièrement en ce qui concerne les Séminaires d’été de l’Estagnol. Depuis 1964, José Dupré a collaboré à diverses publications et mené une activité, bénévole et indépendante, d’animation culturelle et de conférences, qui contribua à l’élaboration du livre “Catharisme et Chrétienté” paru en 1999. Tout comme il étudia la théosophie chère à Rudolf Steiner.
Quelque peu libertaire et visionnaire, poète intransigeant de son propre destin, José Dupré s’engagea très tôt dans la défense de l’environnement. Il ferrailla aux côtés de René Dumont, notamment lors des élections présidentielles de 1974.
José Dupré, esthète des disciplines symboliques et philosophiques, partagera son œuvre au travers d’une trentaine d’ouvrages majeurs et qui traduisent son caractère d’alchimiste, celui qui passe sa vie à chercher la Pierre philosophale ou le Grand œuvre.
Sa nature solitaire et même ombrageuse faisait de lui un personnage hors du commun, une personnalité. Il était parvenu, par le travail de l’esprit et du corps, à se rapprocher du catharisme, et de parfaitement vivre ce qu’il désignait comme un « itinéraire en devenir ».
C’est en écoutant le frémissement des arbres et regardant le premier papillon dansant dans le ciel, comme il avait mené sa vie, que José Dupré nous a quitté, seul, jusqu’au « bûcher de Montségur ».
La municipalité de Chancelade adresse à sa fille, Marie-Laure, à sa petite-fille, Léa, à ses parents et amis ses sincères condoléances.