Koldo raconte harriola marriola
Elles étaient là les étoiles, un peu plus nombreuses que la semaine passée, mais guère plus. Ce vendredi 16 juillet, la lune avait frappé les trois coups, à l’heure dite, mais n’attendant pas que son compère le soleil se fut acquité de sa révérence. Il est vrai que celui-ci ne voulait rien perdre et tout entendre de Koldo Amestoy, « Louis » Amestoy, le raconteur d’histoires venu tout exprès de son Pays Basque natal.
Avec son allure d’enfant émerveillé par la vie, la crinière blanchie au gré des rencontres, ce raconteur de belles et mystérieuses histoires, laisse vagabonder son esprit dans les mythes universels en y introduisant l’Euskara, la langue des basques. La voix nous plonge dans une humanité aux yeux de l’éternelle enfance. Il y a de la joie toujours tissée dans une douce mélancolie des paysages, et des hommes.
Harriola marriola ou la découverte des mondes souterrains tel était l’invitation de Koldo Amestoy et de son tambourin – Un homme découvre sur le flanc d’une montagne une large pierre plate sur laquelle sont gravés ces mots : “Celui qui me retournera ne le regrettera pas”…
A partir d’une pierre, simple mais nécessairement mystérieuse, Koldo construit son spectacle pour nous entraîner dans les méandres du monde souterrain. Cette pierre il l’a fait vivre, et même nous devient une créature de par la musique des mots.
Les personnages et les lieux, naturellement en Euskadi, avec leurs trous ou gouffres, leurs montagnes et leurs rivières nous interrogent. Sont-ils si obscurs que cela ? Comme nous, ni plus et ni moins.
Les Personnages mythiques, dragons et ours, divinités féminines dansent au rythme des mots, avec leur gourmandes et ésotérique sonorités ; comme nous, ni plus et ni moins.
Quelle différence entre les cavernes du Pays Basque et celles du Périgord ? Signes inscrits depuis la nuit des temps dans le destin de chacun d’entre nous. A moins que ce ne soient les plus folles constructions de l’homme, galeries ou couloirs de métro… Ou peut-être tout cela à la fois ! En fait, comme nous, ni plus et ni moins.
Ainsi la dalle de pierre ne serait alors qu’un large miroir… un miroir aux reflets facétieux…
Mon vieux cèdre en était tout encore tout ébouriffé lorsque la voix se tut ; les étoiles descendues du ciel et installées dans le théâtre de verdure se frottaient les branches, et même la lune rêveuse juchée au-dessus de la Maison Marquet heurta silencieusement la cheminée close avant de… s’éclipser.
Il restait la magie des lumières inondant les arbres, et qui saluaient ainsi l’artiste venu du Pays Basque.