Vous êtes ici : Accueil 9 Les Gazouillades de Pascal SERRE 9 LA FRACTURE DÉMOCRATIQUE

LA FRACTURE DÉMOCRATIQUE

28 Jan 2022 | Les Gazouillades de Pascal SERRE

LA FRACTURE DÉMOCRATIQUE

Aux dernières élections municipales de Chancelade, celles de 2020, l’abstention était de 56,33 %. Pour mémoire, lors des élections de 1989, cette abstention était de 29 % ; pour les élections municipales de 2014, l’abstention était de 41,44 %.

Au second tour de l’élection présidentielle de 2012, sur Chancelade, l’abstention était de 13,9 % ; au second tour de l’élection présidentielle de 2017, de 20,3 %. Au second tour des élections législatives de 2012, l’abstention s’élevait à 36,59 % ; au second tour des élections législatives de 2017, à 50,1 % .

Enfin, si sur Chancelade, lors des élections départementales de 2015, l’abstention était de 42,51 %, elle s’est élevée, en 2021, à 60,88 %.

Il est clair que les scrutins locaux ne mobilisent pas les Chanceladais. Les raisons sont multiples et mériteraient d’être exprimées et surtout entendues.

Il ne saurait y avoir de véritable démocratie sans élection, donc sans expression des citoyens.

Tout d’abord, faut-il que les citoyens ne soient pas dépossédés d’un lendemain qui est constitué de procédures et règlements deshumanisés, toujours plus complexes et situés à l’autre bout de la planète communale.

Cette désaffection démocratique résulte, pour partie, de la disparition progressive de la souveraineté des collectivités territoriales, et plus particulièrement de l’institution communale.

Celle-ci perd progressivement de son pouvoir par la réduction de ses moyens financiers autant que par la dillution de ses compétences dans un mille-feuilles territorial dans lequel les administrés ne se retrouvent plus.

Sans compétences et sans la maîtrise de leur budget, les élus de terrains, notamment les maires, perdent de leur pouvoir, donc leur légitimité, et enfin de leur intérêt pour les citoyens.

Il ne restera plus qu’au législateur à constater la situation et à « moderniser » les institutions au bénéfice des super-structures technocratiques et déshumanisées, toujours plus complexes et éloignés des citoyens.

Si nous ne voulons en arriver, il nous faut retourner à l’isoloir et… voter.

Pascal Serre