Notre démocratie apaisée
Ces derniers jours ont été marqué par des garnements pris la main dans le pot de confiture. Je ne m’étendrai pas sur cette vieille histoire de famille. D’ailleurs, je me suis refusé à entrer dans cette médiocre comédie. Je préfère m’arrêter sur les relations entre ce qu’il est commun de désigner par la majorité et sa naturelle et indispensable contre-pouvoir qu’est l’opposition.
Une majorité sur laquelle, quoique l’on en dise, des Chanceladaises et Chanceladais se sont prononcés pour qu’il en soit ainsi. Il nous faut une démocratie plus adulte et plus apaisée. Nous nous y attachons tous. Sans faux-semblant, avec nos convictions.
Depuis notre arrivée, je n’ai de cesse de donner à l’opposition la meilleure expression et visibilité. Si la réciprocité ne fut pas immédiate, elle se fait chaque jour plus constructive, donc démocratique.
L’abstention témoignée sur la commune lors des élections présidentielles nous indique que notre travail commun est loin d’être achevé ; nous n’en sommes qu’au début.
L’électeur n’est plus de droite ou de gauche, il est en colère ou confiant.
Pourtant, sur le fond, la République est de droite et de gauche. L’un ne va sans l’autre, tout comme le jour va de la nuit, en alternant harmonieusement leur complémentarité.
Le maire a le devoir de privilégier, avec honnêteté, cette alternance qui ne doit pas se résumer à la seule période des élections. Je le concède, ce n’est pas le plus commode, et mes propres émotions peuvent parfois s’imposer. Je m’en excuse, mais je ne suis point parfait.
Parler d’opposition c’est déjà définir un champ clos lequel, par facilité se transforme en tragédie comique sans autre sens que d’occuper le terrain des esprits ordinaires.
Ainsi, je préfère parler de « minorité » municipale. Cette dernière a ses personnalités et ses compétences. Comment croire que celles-ci ne seraient pas utiles au débat, et même à l’action commune ?
Je ne veux pas le croire.
Ce n’est pas, pour autant, que je ne perçoive combien la fracture des dogmes, sectarismes et obscurantismes n’a pas déserté la sphère municipale, ou encore les résurgences des appétits de pouvoir. Même dans le cadre étroit de notre commune. Cela existe, je l’ai même rencontré. Mais, face à eux, je passe mon chemin ; c’est ainsi, et j’espère ne pas changer mon cap de… Bonne Espérance.
Ce qui explique mon silence en dehors du lieu légitime de tous les esprits républicains et démocrates que sont les instances municipales.