Pat Giraud : « C’est beau la vie le jazz ouvert dans la nuit »
Pat Giraud jouait plus fort lorsque tombait le soleil… c’est ainsi que je reprends cet extrait de la chanson de Jean Ferrat « c’est beau la vie ». Pat Giraud a tiré sa révérence quelques jours seulement avant les trente ans de la Fête de la Musique. Il était un habitué du Festival de jazz de Chancelade dont il fut le directeur artistique. Natif de la Haute-Vienne il avait noué en terres perigordes de solides amitiés, et celles-ci se trouvent bien orphelines.
La presse s’est exprimée souvent, tissant des éloges méritées sur l’extraordinaire potentiel de ce jazzman de haute volée. Pat Giraud était une étincelle, une émotion entre terre et ciel, un oscillement souple et généreux entre douleur et bonheur.
C’est à Bussière-Poitevine qu’il s’est éveillé à la vie en 1949. A sept ans il s’initie à l’accordéon. Mais très vite il délaisse la java pour le jazz. Surdoué, il cerne les contours du piano avec une facilité déconcertante. Lorsque, de passage à Limoges, l’élégant trompettiste Bill Coleman cherche un pianiste, il est sollicité pour l’accompagner. Nous sommes en 1954, la route de Pat Giraud est toute tracée, ce sera même une autoroute à travers la France, avec une passion lumineuse et incandescente.
C’est par Francis Célérier, à l’époque au Conservatoire à rayonnement départemental de musique, que Pat Giraud posera pour un temps ses valises à Chancelade. Il apportera au festival de jazz une qualité et un écho inégalés. Outre son talent artistique, Pat Giraud était un bon vivant, amateur de bonne chère et de bons vins ; il accompagnait ainsi ses rencontres toujours empreintes d’amitiés immuables.
Pat Giraud et Francis Célérier devaient se retrouver en compagnie de Vincent Mondy (clarinette et saxophone) et Jean-Pierre Joffres (batterie et percussions), le 20 août prochain à Chancelade au théâtre de verdure de la Maison Marquet, pour le spectacle « Nougajazz », initié par Francis Célérier (trompette et chant), admirateur inconditionnel de Claude Nougaro.
Cette soirée sera maintenue, avec cette citation de Frank Zappa : « le jazz n’est pas mort, c’est juste qu’il a une drole d’odeur ».
La Ville de Chancelade adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses amis.