Premier tour des élections présidentielles
Un sentiment d’abandon que l’on ne peut pas écarter d’un revers de manche
Lors du premier tour des élections présidentielles, avec 699 voix (25,12%), les Chanceladaises et les Chanceladais ont placé Emmanuel Macron en tête de leurs suffrages.
Il serait inconséquent de ne pas prendre en compte le vote protestataire témoigné dans les votes pour Marine Le Pen (24,33%) et Eric Zemmour (6,72%) ; tout comme le glissement du vote de la gauche républicaine traditionnellement incarnée par le Parti communiste et le Parti socialiste vers Jean-Luc Mélenchon qui recueille 21,52 % des suffrages exprimés. Quant à la Droite traditionnelle elle s’échoue dans un naufrage sans précédent.
Certes, tous ont appelé à voter au second tour pour Emmanuel Macron par loyauté envers leurs valeurs républicaines. Dans la défaite, tous conservent ainsi leur honneur.
Le vote protestataire qui totalise plus de 30 % sur Chancelade résulte en grande partie d’un sentiment d’abandon que l’on ne peut pas écarter d’un revers de manche. Il est aussi réel que profond, il demande des réponses que Marine Le Pen et Éric Zemmour ont su capter et instrumentaliser. Le vote protestataire a une réalité : il est superficiel et dévastateur.
Mais il est aussi le témoignage d’une société qui refuse le régime des partis et des clans installés dans des fiefs qui sont devenus avec le temps autant de propriétés naturelles et incontestables.
Déjà, lors des dernières élections municipales de Chancelade, après quatre décennies d’un pouvoir sans partage, la liste de gauche était balayée par une équipe totalement nouvelle. Cette dernière était composée de femmes et d’hommes aux convictions républicaines assorties d’un nouvel esprit et d’une nouvelle méthode, celles de l’écoute et du mieux vivre ensemble.
Mais, tout ceci ne peut se satisfaire d’un simple vote protestataire, du dégagisme ambiant qui passe par des visions d’un autre temps et de solutions séduisantes par leur simplification réductrice.
Nous ne pouvons pas succomber à la facilité qui consisterait à s’appuyer sur des boucs émissaires aussi faciles que mensongers.
Certes, chacune et chacun, en son âme et conscience, peut et doit exprimer ses inquiétudes et même ses angoisses mais en réduisant le champ des émotions et s’ancrer dans les valeurs transmises dans sa famille, par ses instituteurs et autres rencontres, au gré de chaque vie indissociable d’une communauté de destins qui est celle d’une France éclairée et humaniste, gauloise et universelle à la fois.
Le dimanche 24 avril prochain il importera à chacune et chacun, avec le bon sens si cher aux périgourdins de se prononcer pour que vivent les valeurs de la république.
Je veux être convaincu de l’intelligence et du bon sens de tous pour que le sursaut se produise lors du second tour des élections présidentielles, le dimanche 24 avril prochain.
Dès lors, il faudra plus que jamais que le sentiment d’abandon disparaisse, et que nos élus y donnent les meilleures réponses.
Plus que jamais, nous répétons qu’ensemble nous réussirons mieux.
Pascal Serre
