UNE SPIRITUALITÉ LAÏQUE
La visite du pape à Marseille nous a rappelé l’importance de la spiritualité dans les défis qui nous assaillent. Celle-ci demande que nous sortions des règles et chiffres pour aborder les choses avec humanité.
La politique ne saurait se réduire à la seule gestion d’intérêts même si ceux-ci sont affirmés comme généraux, mais qui ne sont pas toujours généreux. Il nous faut retrouver la combinaison des émotions et de la raison. Et ce n’est pas par les extrêmes que nous parviendrons à cet état où le compromis permet de transformer les intérêts contradictoires en visions partagées autour de nos différences.
La voie la plus traditionnelle est celle du dialogue et du respect réciproque avec, il faut le rappeler, une posture généreuse envers nos contemporains.
Ne confondons pas spiritualité et religion. La spiritualité étant la « qualité de l’esprit » et la religion répondant à des dogmes et définissant un pouvoir séculier.
La spiritualité est, naturellement, vivante dans les religions ; mais, ce sont les philosophes adogmatiques qui entretiennent la flamme de la « qualité de l’esprit ». C’est là une des expressions garanties par la laïcité.
Les politiques de notre temps se sont éloignés de la philosophie, et c’est bien triste, voire dévastateur. C’est ainsi que la médiocrité s’est installée et que les expressions radicales et populistes ont prospéré.
Mon propos peut déranger, être à contre-courant, et donc incompris. Je l’assume.
Toutefois, dans ma fonction de maire, c’est en recherchant constamment le compromis que, progressivement, nous surmontons ensemble nos intérêts contradictoires chanceladais.
Pour conclure, Nelson Mandela a laissé cette citation à méditer : « La spiritualité transforme un prisonnier en homme libre, un pauvre en roi et la boue en or ».
En toute laïcité, cela va de soi.
Pascal Serre
